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Selon Wikipédia, « un acronyme est un mot formé des initiales (OTAN, ovni, MEDEF) ou des éléments initiaux (Benelux, radar) de plusieurs mots, éventuellement composés (sida), et se prononçant comme un mot normal et non pas lettre par lettre ». Dans le même ordre de pensée, les SMS (Short Message Service) ou texto permettent de transmettre une information en peu de mots.

Acronymes, abréviations, texto… on pourrait penser que ces manières succinctes de communiquer sont propres à notre époque où nous vivons à la vitesse grand V et où les messages se doivent d’être de plus en plus résumés de manière à être lus et interprétés rapidement.

Mais les acronymes et abréviations existent depuis des siècles : l’exemple de l’abréviation S.P.Q.R. pour Senatus Populusque Romanus désignant la devise romaine et datant de la Rome antique en est une preuve. Mais leur popularité n’a vraiment percé qu’au courant du vingtième siècle, alors qu’elles ont atteint des proportions démesurées au courant du vingt-et-unième siècle. En 2010, le site Web anglophone acronymfinder.com recensait plus de 4 500 000 acronymes et autres abréviations approuvées sans compter les autres en attente d’approbation.

En effet, alors même que leur utilisation permette d’alléger le texte et d’éviter la redondance de certains termes dans le corps du texte, en abuser ou éviter de définir leur signification ne ferait qu’alourdir le contenu rendant ainsi celui-ci beaucoup trop complexe à lire. Il faut également prêter attention qu’une abréviation puisse être la même pour deux entités différentes, d’où l’importance de bien spécifier de qui ou de quoi on parle et éviter ainsi toute ambiguïté.

Il apparaît que certains sujets se prêtent davantage aux acronymes : pour définir des agences gouvernementales, des termes et associations scientifiques ou technologiques, des commerces, des inventions, etc.

Les puristes de la langue vont s’offusquer de leur utilisation, car elle dénature en quelque sorte la façon de s’exprimer correctement tout en y ajoutant la confusion lorsqu’elle est manipulée de façon incorrecte. Mais, qu’on le veuille ou non, elle fait partie de l’évolution du langage, au même titre que le jargon et les mots à la mode. De plus, il est d’usage d’utiliser des abréviations ou acronymes lorsque le mot est répété cinq fois ou plus dans un texte, considérant que s’il apparaît à moindre fréquence, il convient de l’écrire en toutes lettres.

Ainsi, pour sauver du temps ou de l’espace, pour accentuer l’efficacité ou la compréhension, les acronymes et abréviations sont les rois. Car même si une surutilisation de ceux-ci n’est pas conseillée, même à son emploi, ne pas les utiliser dans certains textes doublerait voire triplerait la longueur des paragraphes, donnant ainsi le tournis au lecteur le plus averti. Enfin, instinctivement, la mémoire retiendra plus facilement des expressions courtes que de longs discours, tels des mots clés significatifs et emplis de sens.

Un proverbe latin ne dit-il pas : « Il vaut mieux qu’un discours soit trop court que trop long »?